Situation sanitaire oblige, la cinquième édition d’Autonomy, le salon international des solutions de mobilité durable, s’est tenue les 4 et 5 novembre dans un format 100% numérique.  Entre challenges et opportunités créés par la pandémie, voici ce que nous retenons de ce rendez-vous européen des acteurs publics et privés qui construisent la mobilité urbaine de demain.

Les mobilités sont en difficulté avec la crise sanitaire mais il y a de vraies opportunités pour repenser la mobilité de demain

Le secteur des transports est l’un des plus touchés par la crise que nous vivons. Personne ne peut dire à l’heure actuelle si le nombre d'usagers des transports publics reviendra à son niveau d'avant la pandémie. Les opérateurs de mobilité français ont vu leur taux d’occupation chuter jusqu’à atteindre 5% lors du premier confinement. Si certains, comme la RATP en Ile-de-France, ont retrouvé une fréquentation de 70% au déconfinement, les nouvelles restrictions de novembre ont ramené des taux d’occupation de l’ordre de 30%. Plus inquiétante encore que ces chiffes : la réticence qu’expriment la majorité des usagers à réemprunter les transports en commun.

Les usagers ont changé leurs habitudes en privilégiant l’immobilité lorsque le télétravail est possible ou en recourant à d’autres formes de mobilité. Comme l’a noté Maureen Le Baud, responsable du capital-risque au sein de Via ID, à la sortie du premier confinement, les déplacements à vélo à Paris ont augmenté de 70% et de 30% sur l’ensemble du territoire français. Le financement de pistes cyclables temporaires, les incitations financières à l'achat de vélos électriques, la création d’espaces sécurisés de parking ont accompagné cet essor des micro-mobilités. Moins positif, le repli sur la voiture individuelle est également un réflexe sécurisant pour certains.

Les acteurs du transport public sont alors confrontés à un triple défi : diminution des recettes, augmentation des coûts d'exploitation et nécessité de convaincre les clients que leur réseau est sans danger.

Le Maas, perçu comme une solution pour changer les comportements et ramener les usagers vers les transports en commun ?

Le Maas, dont l’objectif est de simplifier la mobilité en combinant tous les modes de transport disponibles au travers d’une même application (incluant l’itinéraire, les temps de parcours, le paiement…), apparait comme une réponse face au défi de redonner confiance aux usagers des transports publics. Le MaaS n’est pas qu’une plateforme technologique, il est un levier de changement de comportement des voyageurs. Si les autorités publiques veulent que ceux-ci délaissent leur voiture individuelle, il faut s'assurer qu'ils disposent d'alternatives fiables ; ils ont besoin d'un système MaaS simple à utiliser, accompagné d’incitations en faveur de comportements vertueux. Les services MaaS veilleront à favoriser les modes les plus respectueux de l’environnement, à éviter les trajets aux heures de pointe, à répartir les flux…

Un modèle économique qui reste à définir

Pour autant que le MaaS puisse inciter les usagers à adopter de nouveaux comportements, de nombreuses questions restent en suspens quant à son adoption par les acteurs de l’écosystème. Au centre des débats se trouve la question des données et de leur partage. Un système open-data est indispensable pour attirer les clients avec un grand choix de modes de transports. La standardisation des API permet d’intégrer de plus en plus d’offres mais certains acteurs ne veulent pas ouvrir leurs données de peur de voir les GAFA dominer l’écosystème. Dans ce contexte, le rôle que l’Autorité de Régulation des Transports joue en tant qu’autorité indépendante pour le contrôle de la mise à disposition et l’usage des données est primordial pour garantir la confiance et une concurrence saine sur les plateformes MaaS.

Concernant le business model MaaS à construire, un système mixte public/privé tend à s’imposer avec un secteur public chef d’orchestre et garant d’un bon usage des données et des acteurs privés créateurs de valeur à ses côtés. Si nous n'avons pas attendu la crise du Covid-19 pour penser le futur des mobilités, il est clair qu’elle a renforcé l’urgence de développer les services MaaS, garants de la résilience et de l’atteinte des objectifs de développement durable. Les régions et les collectivités françaises sont au travail, comme le montre le benchmark des offres en France, publié récemment sur l’Observatoire des Mobilités de CGI Business Consulting.

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